À l’occasion de la 9ᵉ édition du festival Point de Vue, la Communauté d’Agglomération Pays Basque a invité plusieurs artistes internationaux à investir les murs de la ville. Chaque année, le festival sélectionne des sites emblématiques pour accueillir ces œuvres de street art, et choisit les artistes selon l’esprit des lieux.
En 2025, pour célébrer les 150 ans du club La Nautique, c’est l’annexe du Canot Club, en bord d’Adour, qui a été retenue. L’artiste italien, Giovanni Magnoli alias Refreshink y a réalisé une œuvre qui fait dialoguer art, mémoire et mouvement.
Sur la façade, deux mots dominent : SCRIPTUM et HISTORIA.
Entre mosaïque antique et graffiti éclatant, Refreshink signe une œuvre où le passé et le présent s’entremêlent, où l’histoire se réinvente à chaque regard.
Depuis trois ans, l’artiste explore la mosaïque en trompe-l’œil. Il ne colle pas de véritables tesselles — tout est peinture. Ce travail d’illusion et de contraste lui permet de faire cohabiter le premier art des murs, celui des mosaïques romaines, et le dernier, celui des graffitis urbains.
- « J’aime jouer avec le temps », explique-t-il.
« La mosaïque, c’est un peu le premier style de street art, déjà à l’époque romaine. Aujourd’hui, je la fais dialoguer avec le graffiti, le plus récent langage visuel des rues. » - « Quand on voit de la mosaïque dans un contexte contemporain, dit-il, on y prête plus attention. Et peut-être qu’après, on regardera différemment celles qu’on croise dans les musées ou sur les sols anciens. »
Son objectif : surprendre et amener à la réflexion.
Il a voulu interroger le regard des passants, provoquer la curiosité.
Entre les carreaux de mosaïque peinte se glissent des touches de pop art et des lettres modernes, comme une passerelle entre les époques.
Et parmi ces symboles, un détail attire l’œil : une paire de pelles discrètement intégrée dans la composition. Avec ce clin d’œil à l’activité nautique du club, Refreshink ancre son œuvre dans le lieu. Cette présence symbolique crée un véritable trait d’union entre l’artiste et le site.
Son œuvre, à la fois graphique et symbolique, rend hommage à la mémoire vivante — celle des lieux, des gestes, des histoires qu’on continue d’écrire.
Pour le club, elle résonne particulièrement : elle parle de transmission, de continuité, de collectif.
Comme nos athlètes qui avancent ensemble, Refreshink tisse des liens entre les générations et rappelle que la mémoire n’est pas un vestige, mais un mouvement.
Alors, la prochaine fois que vous passerez devant ce mur, prenez un instant : observez les carreaux, les lettres, les couleurs. Détaillez ces pelles symboliques, comme une signature discrète du lien entre l’art et la vocation nautique du lieu.
Imaginez le geste de l’artiste, et pensez à tout ce que vous, aussi, écrivez chaque jour dans l’histoire du club.
Et pour tous ceux qui découvrent cette œuvre au détour d’une promenade — qu’ils soient curieux, sportifs ou simples passants — que Scriptum Historia soit une invitation à continuer d’écrire, de se souvenir et de créer.